Premiers enseignements du projet d’autoconsommation collective de Vaux-sur-Morges
Quelques mois après la mise en service en juin 2024 de la centrale photovoltaïque villageoise, le projet d’autoconsommation collective de Vaux-sur-Morges livre déjà ses premiers enseignements. Le projet est avant-gardiste dans le sens qu’il préfigure les futures communautés électriques locales (CEL), bientôt en application dans la nouvelle loi fédérale sur l’énergie. La centrale fournit de l’électricité verte et locale à la vingtaine de ménages ayant pris part au projet, via le réseau de distribution électrique, et grâce un système de décomptage des consommations individuelles. Les premiers retours des participants et l’analyse des données de consommation et de production mettent en évidence trois enseignements principaux.
Comprendre sa consommation: un levier d’action
Davantage que la réduction des coûts, c’est l’accès en temps réel aux données de consommation qui est valorisé par les participants. La plateforme donne à chaque ménage des informations sur les appareils gourmands en énergie, repère d’éventuelles anomalies et permet aux participants d’ajuster leurs habitudes de manière proactive. Cette compréhension fine est perçue par les utilisateurs comme un levier pour mieux maîtriser leur consommation et, à terme, réaliser des économies concrètes.
La force du groupe: une émulation positive
L’un des enseignements les plus révélateurs est la dimension communautaire du projet rapportée par les personnes impliquées. En se regroupant, les participants ont constaté qu’ils ne partageaient pas seulement une ressource énergétique, mais aussi une dynamique de soutien. Tout en respectant scrupuleusement la confidentialité des données et en rendant impossible l’identification individuelle des ménages impliqués, la plateforme permet à chacun de se référer et de se comparer à la somme des consommations aditionnées de tous les participants. Ce regard collectif crée une émulation positive, sans effet moralisateur, où chacun est incité à optimiser sa consommation dans un esprit de solidarité énergétique. Cette approche renforce le lien social tout en promouvant une consommation individuelle plus réfléchie et responsable. C’est l’idée de base du projet: la responsabilité individuelle profite au collectif.
Du concret : 50% des besoins énergétiques d’été avec deux panneaux solaires
Enfin troisième point, et souvent les participants sont parfois très surpris de l’apprendre, avec deux panneaux photovoltaïques, il est possible de couvrir, durant la période d’été, près de la moitié des consommations d’électricité des ménages avec seulement deux panneaux PV par foyer. Autrement dit, en maximisant l’autoconsommation collective par le foisonnement des profils de consommation du groupe, il est possible d’être autosuffisant à hauteur de la moitié des besoins en électricité du groupe.
En conclusion, le projet de Vaux-sur-Morges a permis de mettre en oeuvre un modèle d’autoconsommation collective innovant, qui préfigure les communautés électriques locales. Imaginé au départ comme une façon « de contourner » une loi encore trop restrictive, il dévoile ici la force des CEL : optimiser la rentabilité économique et écologique de la production d’électricité au nouveau local et accroître par la même l’autonomie énergétique des communes sur leur territoire.