22e Assises européennes de la transition énergétique
ASSISES EUROPÉENNES DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
Me 3 février 2021
Retranscription de la séance enregistrée
« En quoi l’urgence climatique permet-elle aux acteurs de la société civile et aux collectivités d’agir en faveur de la transition énergétique ? »
Modération de Jean-Marc Comment, Grands-Parents pour le climat
Jean-Marc Comment Il nous a paru important de proposer un atelier qui lie l’urgence climatique et la transition énergétique, avec la question ci-dessus.
L’énergie est un secteur qui contribue de manière importante à la production de gaz à effet de serre. La transition énergétique avec moins de consommation, une plus grande efficience et l’utilisation d’énergies renouvelables devrait permettre une réduction importante de la production de gaz à effet de serre venant de ce secteur.
Nous pensons que les acteurs de la société civile et les collectivités sont mieux à même d’avancer dans le but poursuivi car il faut avoir l’accord de la grande partie de la population pour mettre en œuvre les mesures nécessaires.
Différentes initiatives nous ont confirmé dans cet avis, en particulier:
- la Convention Citoyenne pour le Climat en France
- l’étude « L’urgence climatique : au-delà des mots » réalisée par le canton de Genève et le Grand Genève
- le Plan climat du canton de Fribourg
ainsi que de nombreuses villes qui ont déclaré l’urgence climatique.
Présentation des trois intervenants
- Mònica Serlavós, co-présidente de l’association Suisse pour l’énergie citoyenne, Dr en Sciences de l’environnement et chargée de cours à l’université de Lausanne
- Hervé Fauvain, chef de projet d’Environnement Grand Genève
- Philippe Bovet, journaliste et président de négaWatt Suisse
1ère partie
« En quoi l’urgence climatique permet-elle aux acteurs de la société civile et aux collectivités d’agir en faveur de la transition énergétique ?»
[il y a un message en haut qui affiche qu’il ne reste que 10 minutes de conférence !]
Hervé Fauvain Tout d’abord, l’urgence climatique ne nous apprend rien sur la gravité de la situation qui est connue depuis des décennies. Il y a 30 ans, lors du Protocole de Kyoto, la communauté internationale faisait un lien entre la problématique du climat et l’épuisement des ressources. Depuis 30 ans, nombre de rapport scientifiques ont confirmé cet état des lieux. On peut même retrouver des archives de la télévision française remontant à l’époque des chocs pétroliers du début des années ’70 qui posaient clairement les problèmes et les solutions à y apporter.
Force est de constater que les solutions proposées n’ont pas été mises en œuvre. Une explication à cela est qu’il est difficile d’alerter sur la nature de tels problèmes alors que globalement la qualité et le niveau de vie s’améliorent.
Le fait de déclarer l’urgence climatique ne va pas non plus régler le problème. Pour autant, ce n’est pas un acte anodin. Il y a des éléments positifs dans le fait que la déclaration de l’urgence climatique attribue une reconnaissance à trois éléments :
-
reconnaissance de l’échec tant de la politique des « petits pas » ou du gradualisme que de l’argument urgentiste de la peur comme moteur de mobilisation,
-
reconnaître nos propres paradoxes entre ce que l’on sait nécessaire et ce à quoi on n’est pas prêts de renoncer, donc accepter de se faire bousculer, c’est valable pour les élus par leurs administrés, pour les jeunes militants par leurs grands parents, et
-
reconnaître la mobilisation citoyenne et en particulier celle des jeunes.
Dans son rapport publié à fin 2018 le GIEC recommande de s’aligner sur une trajectoire de température de maximum +1.5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Dans le même temps le mouvement Extinction Rébellion s’est créé avec pour principal mot d’ordre l’urgence écologique et climatique et un objectif de neutralité carbone en 2030. En 2019, nous avons tous assisté ou participé à des marches pour le climat. Le Oxford dictionaries a identifié l’urgence climatique comme le mot de l’année. Dans le même temps, un certain nombre de villes et d’agglomérations voire d’états ont déclaré l’urgence climatique.
Je signale encore une étude : The People’s Climate Vote qui vient d’être publiée par le programme des Nations Unies pour le développement PNUD. C’est le résultat d’un sondage qui a été fait auprès de 1.5 million de personnes. On y découvre que les 2/3 de la population considèrent aujourd’hui le changement climatique comme une urgence et 60% des sondés considèrent qu’il faut agir très vite, 20% de manière pondérée, 10% estiment qu’on en fait déjà assez et 11% qu’il ne faut rien faire.
Cette enquête a été réalisée en plein dans la période de la crise sanitaire, ce qui montre que celle-ci n’a pas détourné la population de la compréhension des enjeux majeurs qui se posent.
Philippe Bovet Décréter l’urgence climatique est certes une reconnaissance, le problème, c’est que derrière cela on ne sent pas… [interruption]
2e partie
[Reprise de la conférence après résolution du problème technique, il est proposé de passer directement à la 2e question]
Comment inclure les citoyens dans la transition énergétique pour qu’ils soient moteur du changement ?
Mònica Serlavós Différentes pistes existent pour favoriser l’engagement citoyen dans la TE dans le cadre de l’urgence climatique. Dans le cadre de cet entretien je développerai la piste qui vise à favoriser l’émergence et le développement des initiatives d’énergie citoyenne. C’est un des objectifs de l’ASEC.
Qu’est ce que l’énergie citoyenne pour nous, l’ASEC ? Nous entendons cela comme un ensemble d’initiatives collectives qui peuvent se présenter sous différentes formes juridiques, souvent des coopératives, mais aussi des associations, des communes, voire peut-être des entreprises, qui permettent aux citoyens de participer à la transition énergétique par la participation financière ou alors à la gouvernance ou à la prise de décision, par exemple quelle énergie voudrait on produire, où et pour quel but. Nous avons listé dans notre charte les critères qui permettent de distinguer de telles initiatives, entre autres, ancrage local, fonctionnement participatif, gouvernance démocratique, veillant à la protection de l’environnement, finalités non spéculatives et logique de mutualisation.
Pour revenir à la question de cet atelier, et à ma réponse concernant les initiatives citoyennes, je dirais qu’il y a deux stratégies principales : d’une part améliorer les conditions cadres juridiques et économiques. Par exemple:
- internaliser les coûts environnementaux de sorte à éliminer les distorsions du marché
- détaxer le transport de l’électricité autoconsommée,
- prix garanti de rachat du courant, constant. En Suisse, nous n’avons pas réussi à faire aboutir un prix qui garantit la survie des structures de production
- faciliter l’accès aux toits,
- aider à la professionnalisation (en partie) des initiatives, aujourd’hui essentiellement basées sur le bénévolat,
- autoriser les déductions fiscales suite à la participation à un projet collectif d’ER
- rachat des réseaux par les acteurs publics ou collectifs, voir les exemples en Allemagne et en Suisse dans le canton du Jura.
Dans la deuxième stratégie, je vois l’augmentation de la visibilité des structures d’énergie citoyenne auprès des citoyens, mais aussi auprès des décideurs politiques et auprès d’autres acteurs énergétiques ‘classiques’. Le travail des réseaux tels que Energie Partagée, Enercoop et d’autres, au niveau français et européen est excellent en termes de vulgarisation pour faire connaître ces structures et montrer comment on peut produire de l’énergie autrement et comment le citoyen peut jouer un rôle actif dans la transition énergétique et donc par extension écologique.
Une autre manière d’augmenter la visibilité est d’inclure l’énergie citoyenne dans le débat public – même si comme je vous le disais plus haut, l’énergie citoyenne n’est pas le seul moyen de favoriser la participation citoyenne– au travers de la participation des médias. L’objectif de la création d’une association suisse pour l’énergie citoyenne aide à mettre ces deux stratégies en œuvre. […]
Philippe Bovet Pour faire le lien avec ce que je disais précédemment concernant l’urgence climatique, je disais que je ne sentais pas au niveau des cantons et des collectivités l’urgence décisionnaire. On a une urgence climatique mais on continue de pouvoir rouler en ville avec des 4×4 surdimensionnés. Je ne vois aucun discours de prise de décision forte et d’explication que ce genre d’outil ne peut fonctionner dans le contexte actuel de changement climatique.
On a devant nous depuis les années 70 une boîte à outils pleine d’instruments techniques et d’études. Je ne sens pas l’urgence à utiliser ce qu’elle nous offre et à expliquer aux gens ce qui doit être fait dans le domaine des transports, des bâtiments, de l’alimentation, etc. Et les exemples doivent autant être bottom up, comme ce qui est fait avec l’énergie citoyenne mais aussi top down. À la fin des années 70, le président américain Jimmy Carter avait fait mettre des panneaux solaires sur le toit de la Maison blanche. Il y avait certes un contexte énergétique particulier, mais l’exemplarité, il l’avait comprise. Son successeur, Ronald Reagan, avait très bien compris lui aussi cette exemplarité, mais l’une des première chose qu’il a faite a été de démonter ces panneaux solaires thermiques. Il était bien entendu soutenu par le lobby des énergies fossiles.
Pour revenir à la France, pays fortement centralisé, je ne vois pas le président Macron échanger ses limousines contre un véhicule électrique efficient, ou remettre en cause ses choix de voyager en hélicoptère privé.
Tant que ces comportements ne sont pas expliqués, une grande partie de la population n’arrivera pas à être elle-même motivée. Bien sûr, l’énergie citoyenne est un moteur pour les régions. Qui connaît mieux son territoire que ses propres habitants ? […]
On le voit dans le développement d’Enercoop, cette coopérative de production d’électricité en France, qui s’est créée en 2005, qui a maintenant des antennes régionales. Monica a pris pour la Suisse l’exemple du Jura. Si la population jurassienne comprend bien les thématiques et se mobilise pour l’éolien – il ne s’agit pas pour autant d’en mettre trop – il y a là un facteur de développement pour l’éolien dans le Jura ou d’autres régions.
[…]
Il ne faut pas oublier non plus qu’il y a énormément de greenwashing par des lobbys bien implantés.
Jean-Marc Comment Hervé, pouvez-vous nous expliquer ce qui se passe au niveau du Grand Genève ?
Hervé Fauvain Pour restituer ce qu’est le Grand Genève, c’est un bassin de vie à cheval sur deux pays, donc deux systèmes normatifs, fiscaux, réglementaires et organisationnels qui cohabitent. C’est un territoire comprenant une partie du canton de Vaud, l’entièreté du canton de Genève et environ 120 communes françaises, et qui considère la réalité de vie et de ressources qui sont partagées, et qui essaye de prendre en main son destin. Pour être tout à fait franc, les choses ne sont pas évidentes. Pour autant, elles se mettent en place. Le fait de déclarer l’urgence climatique est un acte politique qu’il faut prendre au sérieux. Cela permet aux porteurs de solutions de livrer celles-ci aux acteurs politiques en les prenant au mot.
Il faut aussi être honnête et reconnaître la contradiction entre urgence et gravité, –celle à laquelle je faisais référence tout à l’heure–. Cela pose la question du rythme à adopter entre la nécessité d’agir vite et le temps nécessaire pour associer tout le monde, de manière à éviter le caractère brutal et repoussoir d’une transition trop rapide. Il faut donner du temps à chacun pour pouvoir s’acculturer au processus de changement. Il n’y a pas une solution, mais une pluralité, avec différents niveaux l’intensité d’actions citoyennes. Un temps pour améliorer le processus de décision, et un temps pour améliorer le processus d’action.
“Il faut être honnête et reconnaître la contradiction entre urgence et gravité (…). Cela pose la question du rythme à adopter entre la nécessité d’agir vite et le temps nécessaire pour associer tout le monde ”
Pour le premier, il faut réinterroger la gouvernance, inviter davantage la société civile à y prendre part. Cela peut être fait sous différentes formes, forums ou conseils citoyens, Grenoble par exemple vient de lancer une convention citoyenne pour le climat. Cela peut aller un peu plus loin et prendre la forme d’un conseil d’urgence, à la charnière entre conseil politique, scientifique et citoyen, qui aurait pour mission de fournir une base objective d’analyse et un cadre indépendant d’évaluation. On l’a fait pour la crise sanitaire, pourquoi ne pourrait-on pas réfléchir à un équivalent pour la crise climatique ?
Pour le point concernant le processus d’action, il faut créer les conditions cadre pour accompagner les citoyens à devenir des opérateurs énergétiques. Par opérateur énergétique j’entends deux choses : un niveau ‘ordinaire’, ce sont ceux à qui on va demander de faire moins, donc de faire un pas vers la sobriété. Et il y a les opérateurs ‘militants’, ceux à qui on va demander de faire plus, et c’est notamment les actions à développer en matière de promotion des ER.
Aujourd’hui, en connaissant à l’avance les conditions cadre, peu de gens s’aventureraient dans des projets d’énergie citoyenne. Il ne s’agit pas que de trouver des toits pour poser des panneaux photovoltaïques, c’est beaucoup plus que ça.
Pour terminer, je voudrais faire référence à Archimède qui disait il y a 2300 ans, « donnez moi un appui et un levier et je soulèverai le monde ». Aujourd’hui soulever le monde, c’est réussir notre transition écologique. L’appui, c’est les connaissances et certitudes scientifiques. Le levier, je pense que c’est la déclaration d’urgence climatique qui le constitue. Reste à appuyer dessus. La question qui reste est, qui va soulever le monde ? C’est un « je » individuel comme le colibri cher à Pierre Rabhi mais il doit aussi être collectif, c’est le « contrat social » cher à Rousseau.
“Archimède qui disait il y a 2300 ans, « donnez moi un appui et un levier et je soulèverai le monde ». Aujourd’hui soulever le monde, c’est réussir notre transition écologique”
Jean-Marc Comment Ce qui est intéressant dans le document du Grand Genève, c’est qu’ils ont pris la deuxième guerre mondiale aux Etats-Unis pour démontrer comment il serait possible de régler l’urgence du climat. Face à la deuxième guerre mondiale, ils ont pris les mesures qu’on aimerait prendre pour le climat. Est-ce qu’il faudrait prendre des mesures aussi radicales ? Car on ne voit justement pas grand-chose venir d’en haut.
Philippe Bovet Le terme « radical » m’apparaît comme trop… radical. Il faut prendre des mesures qui ont des effets rapides, et avant tout savoir les expliquer. Il y a quelque chose d’assez bien, en théorie, qui a été mis en place en France, c’est la Convention citoyenne. Malheureusement les mesures phare qui en sont sorties n’ont pas été appliquées par le gouvernement Macron. Notamment une qui est applicable tout de suite, qui est la limitation de vitesse sur les autoroutes.
Il y a tout un travail pédagogique à faire au sujet de l’énergie. C’est à la fois un sujet compliqué mais qui en même temps fait appel au bon sens. On pourrait prendre un panel de citoyens genevois, leur expliquer les problématiques, rappeler que l’énergie concerne les bâtiments, les transports, l’industrie, l’agriculture. Puis amener ce groupe à prendre des décisions… et les appliquer ! Si le panel des citoyens dit qu’il faut mettre en place un péage urbain, on le fait !
“Il y a tout un travail pédagogique à faire au sujet de l’énergie. C’est à la fois un sujet compliqué mais qui en même temps fait appel au bon sens.”
Mònica Serlavós Pour moi il y a cet espace où les deux niveaux bottom up et top down vont se retrouver et comment on fait pour les imbriquer et rendre cohérentes les actions qui se passent au deux niveaux. Pour le cas concret de l’engagement citoyen dans la transition énergétique, la question qu’on se pose à l’ASEC, est : comment les réseaux qui fédèrent ces mouvements sont ou peuvent être pris en compte par les institutions publiques et par les acteurs énergétiques dominants, en tant qu’acteurs incontournables dans l’implémentation de leurs plans climats. Au final, on se rend compte que cette déclaration d’urgence climatique offre un cadre propice à l’implication de nouveaux acteurs dans la stratégie d’un territoire. Ne serait-ce que parce que le terme « urgence climatique » réveille la conscience d’un certain nombre de citoyens.
“Comment les réseaux qui fédèrent ces mouvements sont ou peuvent être pris en compte par les institutions publiques et par les acteurs énergétiques dominants, en tant qu’acteurs incontournables dans l’implémentation de leurs plans climats?”
Les institutions ont une légitimité certaine à déclarer l’urgence climatique, mais ensuite, c’est leur responsabilité d’inclure les collectifs citoyens. Cette implication des deux niveaux et cette coordination me semblent fondamentales.
Questions
Yves: Qui contacter à Genève si on a un projet d’installation photovoltaïque sur le toit d’une entreprise ?
Hervé Fauvain Aujourd’hui à Genève, il me semble que c’est la coopérative Enerko qui connaît le mieux les possibilités mais aussi tout le parcours de combattant que représente un tel projet à Genève. L’ASEC est aussi en capacité de donner des informations sur les dispositions qui existent. Autrement n’y a pas à ma connaissance à Genève de fédération ou de faîtière de coopératives qui auraient une approche plus générique.
Mònica Serlavós Je partage tout à fait ce point de vue. A Genève, on observe qu’il n’y a pas de coopérative d’énergie citoyenne. Une des explications, est que les services industriels font un très bon travail et cela peut paradoxalement décourager l’émergence de collectifs.
Alexandra: Comment accompagner ces changements de comportement nécessaires auprès de l’ensemble de la population (et pas uniquement d’une centaine de personnes) et travailler sur l’acceptabilité des mesures décidées ?
Philippe Bovet Comme évoqué tout à l’heure, il faut que l’exemplarité vienne aussi d’en haut. Dans le domaine automobile à laquelle se réfère la question, comme dans les autres domaines que je citais, à savoir le bâti, le transport, l’alimentation. Le palais de l’Elysée doit se couvrir en partie de panneaux solaires, la cour de ce palais ne doit plus être un parking de limousines.
Quant à la question de savoir si nous avons encore le temps, il faut qu’on prenne le temps de mettre en place des politiques de sobriété couplées à l’efficacité énergétique. négaWatt France ainsi que négaWatt Suisse ont fait plusieurs études qui démontrent que la sobriété couplée à l’efficacité permettent de diminuer pratiquement toutes nos consommations énergétiques par un facteur de 2. Et l’énergie, c’est l’électricité, la chaleur et les carburants, donc c’est très important.
Jean-Marc Comment En tant que Grands-Parents pour le climat, on se préoccupe de ces plans climats. Ce qu’on peut dire en y participant, c’est que lorsqu’une commune lance des ateliers participatifs, on n’y voit que des convaincus. On essaie de dire au canton du Jura de faire un tirage au sort, ou comme lors de la Convention citoyenne, d’inclure dans les discussions des gens qui ne sont pas forcément convaincus.
Mot de conclusion
Hervé Fauvain Exemplarité de la part de l’Etat et des collectivités publiques, accélérer le mouvement, car si je prends l’exemple du taux de rénovation des bâtiments à Genève il n’est que de 1% aujourd’hui alors qu’il devrait être à 4%. Pour un élu qui se trouve face à des choix difficiles, je pense que de trouver une représentation citoyenne forte et représentative ne peut que l’encourager à faire davantage. La transition énergétique est l’affaire de tous. Je suis assez confiant que les choses se mettent en place, reste à savoir à quel rythme.
Mònica Serlavós comme le disait Philippe, nous avons une fenêtre de 10 ans à peu près pour changer de manière radicale. J’aime bien utiliser ce terme car c’est de cela qu’il s’agit, changer les bases fondamentales de la société telle qu’elle est construite maintenant. L’urgence est là, qu’elle soit déclarée ou pas. On va être confronté à des dérèglements climatiques de plus en plus sévères, à des mouvements de populations, à des inégalités sociales de plus en plus accentuées. On le voit déjà avec une crise sanitaire qu’on est en train de vivre. L’enjeu est colossal et il va falloir que toutes sortes d’acteurs jouent le rôle de l’exemplarité. Que ce soit les grandes entreprises, les institutions, les citoyens, les collectifs, les quartiers. Il va falloir faire preuve d’imagination et de créativité mais aussi de pro activité. J’espère que nous arriverons à construire quelque chose dans les 10 ans qui viennent. On voit quand même qu’on parle beaucoup plus de toutes ces questions climatiques dans les médias et que nous sommes à un point d’inflexion sociétal.
“Nous avons une fenêtre de 10 ans à peu près pour changer de manière radicale (…). L’urgence est là, qu’elle soit déclarée ou pas”.